Mémoire de l'ombre

(Extrait)

…. En temps qu’art plastique, la gravure remonte à l’origine de la spatialité dans laquelle se tiennent les hommes sans y penser. Incarnant comme tout art le questionnement sur le sens qui fait le sens même de l’existence, elle touche aux profondeurs de l’être par sa spécificité de l’incise, du creusement, permettant en cela une compréhension plus acérée de tous les arts plastiques dont elle révèle le champ : l’horizon, que nous ouvrons en simplement étant ce que nous sommes et dont elle aspire par ses entailles à dépasser la clôture qu’il faudra comprendre comme temporelle. C’est dans un tel accomplissement que se tient l’œuvre gravé de Maurice Maillard.

Interroger la gravure aujourd’hui est se saisir de la faveur de quitter la surface par la voie ouverte vers les confins qui nous portent…

Extrait de Claude Molzino. « Mémoire de l’ombre. De la gravure : Maurice Maillard » p.11 Editions Manucius. Paris.