Paysages au goût de silence

Par ClaudeReichler

(Extrait)

(…) Dans l’œuvre paysagère de Maurice Maillard, la lisière est aussi un témoin géographique qui marque le paysage des terres agricoles de l’Orne, de l’Eure, jusqu’à la région du Perche, territoires de naissance et de vie de l’artiste. Même si les espaces cultivés ont été considérablement agrandis par le remembrement, il subsiste dans ces campagnes où il se promène, des bois bordant les champs, des haies, une juxtaposition structurante et répétée de l’étendue ouverte et du traçage des limites. L’artiste y glane le concret de ses paysages et leur première forme.

S’il va plus loin, jusqu’à la mer, il trouve une autre limite : non plus seuil, mais arrêt, non plus lisières mais falaises, larges plages, estran, - toutes formes du bord qui assurent à la fois la disjonction et le contact entre deux espaces et deux éléments, ici entre la terre et l’eau. Dans son amplitude ouverte, à la fois allusive et dramatique, la grande estampe appelée Baie de Somme rassemble ces configurations. (…)